INTÉRÊTS DE LA THÉRAPIE LIGHTFORCE® DANS LE TRAITEMENT DES TENDINOPATHIES DE LA COIFFE DES ROTATEURS

Traiter une épaule est toujours complexe. Articulation qui dépend en grande partie de son système musculo-ligamentaire, elle demande un bilan précis qui ne doit pas s’arrêter à la scapulo-humérale.

Cet article ne va traiter qu’une partie spécifique des douleurs d’épaule : les tendinopathies de la coiffe des rotateurs.

L’objectif de la thérapie LightForce® sera de faciliter la réparation-cicatrisation tendineuse, de faire baisser la douleur et l‘inflammation afin de faciliter la rééducation, indispensable pour retrouver une bonne cinétique de l’épaule.

Cet objectif s’associe parfaitement à la définition de la tendinopathie : « La tendinopathie est définie comme une condition caractérisée par une douleur dans et autour d’un tendon, associée à des activités répétitives, et une fonction altérée qui se produit lorsque le processus de guérison ne parvient pas à régénérer correctement le tendon ».

ANATOMIE FONCTIONNELLE ET PHYSIOPATHOLOGIE            

ANATOMIE 

La coiffe des rotateurs est un ensemble de 4 muscles (supra-épineux, infra-épineux, subscapulaire et petit rond) qui partent de la scapula pour s’attacher au niveau de la partie supérieure de l’humérus par l’intermédiaire de 4 tendons. Ces tendons forment une nappe qui coiffe la tête de l’humérus.

PHYSIOLOGIE 

La tendinopathie est souvent due à un stress mécanique entrainant une lésion dégénérative. Le facteur de risque principal est lié à l’âge, l’anatomie et la biomécanique de l’articulation, amenant à une impotence plus ou moins importante (25% des personnes de plus de 50 ans). Les gestes répétitifs du membre supérieur, au travail, constituent également un facteur de risque important (19% des TMS). Chez les jeunes patients, pratiquant des sports comme le hand-ball, le volley ou le tennis, les tendinites surviennent principalement à la suite de traumatismes.

Il faut savoir que le tendon (tissu conjonctif) est un tissu composé de collagène (60% de sa masse sèche), faiblement vascularisé donc qui cicatrice difficilement.

ÉPIDÉMIOLOGIE 

Les douleurs d’épaule (500 à 600 000 nouveaux cas par an en France) représentent la troisième symptomatologie algique musculosquelettique après les lombalgies et cervicalgies. Dans la majorité des cas ces douleurs proviennent de souffrance périarticulaire située au niveau de la coiffe des rotateurs et plus particulièrement du supra-épineux.

BILAN DIAGNOSTIC 

INTERROGATOIRE 

L’interrogatoire sera construit afin de définir le siège exact de la douleur, son irradiation ainsi que de l’anamnèse (circonstance de survenue, geste qui déclenche le symptôme, date d’apparition, périodicité, etc).

Évaluation de la douleur par le patient, intensité, type (grâce à l’EVA), les mouvements déclenchants ainsi que leurs retentissements sur les activités de la vie quotidienne, au travail ou lors de l’activité sportive (en s’appuyant sur le DASH-Q ou le Score de Constant validés par l’HAS).

EXAMEN CLINIQUE 

Il commence par l’inspection visuelle, en comparant avec le coté controlatéral, du rachis, scapulas, articulation scapulo-humérale.

La palpation se caractérise souvent par une douleur au niveau du tendon, à l’étirement passif et à la contraction musculaire isométrique.

Les amplitudes articulaires, comparées, devront tester toutes les articulations mise en jeu dans le mouvement de l’épaule.

Les tests : ils sont divers et permettent de cibler les atteintes tendineuses :

  • Jobe pour le tendon du supra-épineux
  • Patte pour les tendons du petit-rond et infra-épineux
  • Gerber pour le muscle subscapulaire
  • Gillcreest pour le chef long du biceps

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES  

RadiographieFace – profil afin de mettre en évidence des calcifications
EchographiePermet d’identifier plus spécifiquement le lieu et type de lésion
IRMSurtout nécessaire pour un avis chirurgical

Attention, le diagnostic issu de l’imagerie n’est pas suffisant, il doit toujours s’appuyer sur l’examen clinique

DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS 

Comme il est difficile d’établir un diagnostic de tendinopathie isolée de la coiffe, il faudra toujours penser à des atteintes du labrum, de la bourse sous-acromiale, nerveuses, circulatoires ou de l’arthrose.

TRAITEMENT PAR THERAPIE LIGHTFORCE® 

PRINCIPE 

Dans un traitement de photobiomodulation avec un appareil LightForce®, plusieurs cas sont à envisager : la caractère aigu, subaigu ou chronique de la lésion (moduler les réglages sur la machine) et les différentes zones à traiter.

Le bilan effectué va permettre d’isoler une zone inflammatoire au niveau des tendons ainsi que des muscles contractés comme le trapèze, les muscles de la coiffe, le grand dorsal, etc… le tout permettant la mise en place d’un protocole précis. Il se déroule en 2 ou 3 phases.

Nous vous rappelons que le port des lunettes de protection est obligatoire, la peau doit être nettoyée, vierge de toute crème et le confort du patient respecté.

PREMIÈRE PHASE DE TRAITEMENT 

Nous travaillerons en premier sur la zone des tendons de la coiffe avec un patient en décubitus dorsal ou assis.

Utilisation d’une tête sans contact et un balayage le long du tendon : privilégier la tête Large Cône sauf si la zone fait moins de 6 cm2 dans ce cas vous pouvez vous servir de la tête plate.

La puissance sera de 9 à 10 Watt (W) pour une durée de 2 à 3 minutes 30 afin de délivrer une quantité d’énergie comprise entre 1100 Joules (J) et 2000 J.

Objectif : baisser l’inflammation en agissant sur tout le processus inflammatoire par baisse des protéine inflammatoires, baisse de concentration de Cytokine C, etc.

DEUXIÈME PHASE DE TRAITEMENT 

Nous serons essentiellement sur la partie musculaire, toujours en fonction du bilan. Il est important de cibler les muscles les plus contractés et de positionner le patient pour les détendre au maximum.

L’utilisation de têtes de contact va être un atout dans votre prise en charge.

Privilégiez une tête large – Grand Roller Ball – et effectuer les mouvements le long des fibres musculaires. Vous pouvez insister sur des zones plus contractées avec des mouvements circulaires.

La puissance sera de 12 à 13 W pour une durée de 3 minutes afin de délivrer une quantité d’énergie comprise entre 2000 J et 2600 J.

Objectif : détendre le muscle en augmentant la libération d’oxygène et la perfusion tissulaire. Effectuer ce massage avec la tête de contact vous permet aussi d’avoir un feedback sur l’état de votre muscle et de moduler votre pression.

LE PLUS DU LIGHTFORCE 

Allier grâce aux têtes de contact l’effet de la PBM à la thérapie manuelle.

Exemple de traitement sur le muscle du trapèze avec patient en décubitus dorsal et praticien qui peut effectuer un travail d’étirement – massage – PBM.

TROISIÈME PHASE DE TRAITEMENT 

Vous avez la possibilité soit de traiter la racine nerveuse en relation avec la tendinopathie afin de créer un flash antalgique, soit se concentrer sur quelques points Trigger.

POUR LA RACINE NERVEUSE 

La puissance sera de 8 à 10 W pour une durée de 2 minutes au plus, afin de délivrer une quantité d’énergie de 1000 J environ. Utiliser une tête sans contact Large Cône.

Objectif : créer un flash antalgique par diminution du taux de conduction des nerfs afférents, augmentation des bêta-endorphines, etc.

TRIGGER POINTS 

Ils sont souvent douloureux dans les pathologies d’épaule. On identifiera les principaux et appliquera le protocole suivant : utilisation d’une petite tête de contact – Petit Roller Ball en effectuant des mouvements circulaires.

La puissance, par point, sera de 5 W pour un dosage de 300 J environ.

QUAND UTILISER LE LIGHTFORCE® ?

Vous pouvez utiliser le LightForce® en l’adaptant à l’état de votre patient.

Avant le traitement pour diminuer la douleur, faciliter les mobilisations et détendre le patient.

Après le traitement pour accélérer la baisse d’inflammation et favoriser les cicatrisations.

KINESITHERAPIE ASSOCIEE 

LA RÉÉDUCATION

C’est un élément primordial du traitement de la coiffe. En préambule, la meilleure prévention est de pratiquer une activité physique régulière et modérée. La rééducation repose sur un bon apprentissage des exercices au patient, ainsi que des techniques manuelles. Les programmes de rééducation sont multiples mais avec des éléments communs : contractions excentriques et concentriques isolées et de co-contractions. Les exercices à proposer aux patients pourront être statiques, dynamiques et avec matériel (élastiques – poids).

L’ÉLECTROSTIMULATION

Associée à la rééducation et à la PBM, l’électrostimulation va permettre d’accélérer la récupération musculaire. L’amyotrophie, principalement du supra-épineux, qui renforce le déséquilibre musculaire doit être traité. Exemple de montage associant stimulation supra-épineux et rhomboïde afin d’améliorer la stabilité de la scapula.

LES ONDES DE CHOC

Elles peuvent être utilisées sur les tendinopathie non calcifiantes mais semblent plus efficaces sur les tendinites calcifiantes. L’utilisation avec le LightForce® doit se faire avec 24 heures de décalage.

AUTRES TRAITEMENTS

 TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX

Principalement antalgique, AINS voir infiltration de corticoïdes si des bursites importantes sont détectées et associées à de fortes douleurs. Les infiltrations ne sont généralement prescrites qu’après l’échec de différentes solutions et après 3 mois.

TRAITEMENT CHIRURGICAL 

Elle ne s’envisage que lors de la rupture du tendon de la coiffe, par acromioplastie et/ou décompression de l’espace sous-acromial.

CONCLUSION 

Ce qu’il faut retenir :

Les pathologies de l’épaule sont toujours des rééducations difficiles pour le kinésithérapeute et longues pour le patient. Utiliser la thérapie LightForce® tout au long du traitement permet :

  • Une accélération du processus de guérison,
  • Un travail facilité par baisse de la douleur et de l’inflammation,
  • Un confort pour le patient,
  • Une association thérapie manuelle – LightForce® qui procure de meilleurs résultats,
  • Une régénération tissulaire potentialisé avec le LightForce®.

Remarque : la douleur est un signe qu’il ne faut pas négliger. Si cette dernière est prononcée et/ou perdure trop longtemps, il est conseillé de consulter un médecin.

AUTEUR : BERNARD BONTHOUX, OSTÉOPATHE DO, MKDE, CONSULTANT CHATTANOOGA – ENOVIS
SOURCES / ILLUSTRATIONS : ENOVIS FRANCE
BIBLIOGRAPHIE :
  • Spargoli G. Supraspinatus Tendon Pathomechanics: a Current Concepts Review. Int J
    Sports Phys Ther 2018;13:1083–94.
  • https://www.epauleautop.com/
  • HAS
  • “Physical tests for shoulder impingements and local lesions of bursa, tendon or labrum that may accompany impingement” – Hanchard, N. C., Lenza, M., Handoll, H. H. & Takwoingi, Y. – 2013.
  • Tendinopathies : physiopathologie et options thérapeutiques conservatrices – Pierre-Etienne Fournier – Georges Rappoport
  • https://www.chattanoogarehab.com/fr/blog/category/tout-savoir-sur-lelectrotherapie/
  • Cacchio A, Paoloni M, Barile A, Don R, de Paulis F, Calvisi V, et al. Effectiveness of radial shock-wave therapy for calcific tendinitis of the shoulder: single-blind, randomized clinical study.Phys Ther. 2006;86(5):672–82.
  • Kolk a, Yang KGA, Tamminga R, van der Hoeven H. Radial extracorporeal shock-wave therapyin patients with chronic rotator cuff tendinitis: a prospective randomised double-blindplacebo-controlled multicentre trial. Bone Joint J. 2013;95-B(11):1521–6.
  • EFFICACITÉ DES ONDES DE CHOC DANS LES TENDINOPATHIES CHRONIQUES DE L’ADULTE : REVUE DE LA LITTÉRATURE Pierre GABILLOT 2015-2016

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