Les syndromes cervicaux avec atteinte du trapèze supérieur sont fréquents dans notre patientèle. Il s’agit la plupart du temps d’une douleur non spécifique de la région du cou et du membre supérieur, souvent liée au travail ou à une mauvaise statique posturale, entrainant une restriction de la mobilité.
Le traitement par Ondes de Choc Radiales (ODCR) au niveau cervical sera efficace à condition d’être pratiqué par des thérapeutes maitrisant parfaitement la technique et possédant une parfaite connaissance de de l’anatomie de cette région (proximité des nerfs, vaisseaux, poumons, reliefs osseux).
Le muscle trapèze recouvre la nuque et la partie supérieure du dos. Il présente un aspect large et triangulaire comprenant trois chefs : supérieur, moyen et inférieur
Le muscle trapèze est innervé par :
Tous ces nombreux mouvements du muscle trapèze se font en synergie avec les muscles élévateurs de la scapula, rhomboïde et dentelé antérieur.
Le trapèze est le muscle le plus fréquemment touché dans les syndromes cervicaux myofasciaux. Il est responsable d’une douleur locale mais également de douleurs projetées vers le thorax, le bras et la tête.
Une contracture ou tension du trapèze entrainera une diminution de la rotation du côté lésé et de l’inclinaison latérale du côté opposé.
Le syndrome du trapèze supérieur se manifeste par une douleur non spécifique de la région du rachis cervical, parfois dorsal, et du membre supérieur, souvent liée au travail. Il fait partie des troubles musculosquelettiques de la région du cou et du membre supérieur (TMS-MS).
Son diagnostic est essentiellement clinique : douleur à la palpation et à la mise en contraction dynamique contrariée, à l’étirement. Des douleurs de l’élévateur de la scapula, des extenseurs du rachis cervical ou de l’infra-épineux, du deltoïde postérieur, des sterno-cléido-mastoïdiens etc…peuvent être associées. L’atteinte est en générale unilatérale mais des tensions peuvent exister du côté opposé d’où la nécessité d’effectuer un traitement bilatéral.
Les symptômes s’aggravent avec les postures statiques prolongées et dans les métiers nécessitant des tâches répétitives avec ou sans contraintes.
La rééducation aura pour but de diminuer ces douleurs, relâcher et rééquilibrer la musculature du complexe cou-épaule et sera aidé pour cela par la thérapie par Ondes de Chocs notamment avec l’utilisation d’adaptateurs spécifiques pour le traitement des fascias.
Recherche les circonstances d’apparition (progressive ou non). On peut retrouver plusieurs types de facteurs de risque :
En général : douleurs d’apparitions progressives, influencées par une mauvaise posture au travail et at augmentées par le stress et les facteurs émotionnels. Parfois ces douleurs peuvent être consécutives à une irritation neurogène due à une sténose du canal cervical (protrusion discale, hernie).
Radiographie | Pour éliminer une lésion osseuse et apprécier la globalité du rachis cervical |
Echographie | Pour éliminer une lésion musculaire traumatique ou d’éventuelles tumeurs |
IRM | Pour analyser le rachis cervical avec précision et éliminer une protrusion ou hernie discale, une lésion tumorale etc… |
Le diagnostic différentiel écartera une cause tumorale, infectieuse ou inflammatoire et éliminera toute radiculopathie.
Le rôle du kinésithérapeute sera de diminuer les douleurs, détendre, relâcher et rééquilibrer la musculature du complexe cou-épaule ainsi que de corriger la posture. Notre tâche sera facilitée par l’utilisation des Ondes de Choc Radiales.
Le traitement par ODCR sera adapté au bilan réalisé au préalable. Il s’effectuera systématiquement de façon bilatérale. Il débutera à distance de la zone douloureuse et le choix de l’applicateur dépendra de la zone à traiter.
Nous utiliserons des applicateurs spécifiques (Peri-actor ; Spine-actor). Ce type de transducteur permet de traiter de façon adaptée les différents fascias aussi bien superficiels que profonds. Ils possèdent tous une spécificité et ne doivent être utilisés qu’à des pressions inférieures à 2 bars. Ces transducteurs sont installés sur une pièce à main type « Falcon » qui autorise un travail plus précis et adapté aux besoins (pressions très basses : 0,3 bars, pour les fascias cervicaux).
Le choix de l’applicateur dépend de la zone à traiter. On utilise :
La puissance sera choisie en fonction du fascia concerné, de sa profondeur, de l’importance des restrictions rencontrées.
La fréquence permettant la meilleure réponse des tissus est de 17 Hz +/- 2 Hz.
Le traitement débute à distance de la zone douloureuse : rachis dorsal, cervical ou épaule. En général, 3 à 5 passages en général suffisent, en fonction des restrictions observées.
Le traitement des Points Trigger sera systématiquement associé. Pour cela nous utiliserons les transducteurs classiques (D-20 ; R040 ; R15) et spécifique (Atlas).
En fonction des tensions musculaires et des douleurs, nous débuterons soit par les paravertébraux dorsaux (à distance de la douleur) soit directement par le rachis cervical.
Au niveau cervical il est impératif de débuter avec des pressions basses (0,3 à 0,8 bars et de ne jamais dépasser 2 bars)
Peri-actors : Knuckle ; scraper
Ces transducteurs permettent de libérer les adhérences des fascias en introduisant des Ondes de Pression tangentiellement aux tissus (aux alentours de 45°), au lieu de perpendiculairement, afin d’optimiser les mouvements entre les différentes couches de tissus.
La Sphère, ou d’autres transducteurs classiques (R040 ; D20 ; Atlas) seront utilisés sur les Trigger Points associés.
Position assise :R040 ; D20 ou sphèreO,8 à 2 bars – 15 Hz300 à 500 chocs | Décubitus ventral :R040 ; D20L’onde de choc est dirigée vers l’autre main en contre-appui1,6 à 2 bars – 15 Hz300 à 500 chocs |
Les vibrations au niveau du trapèze supérieur, des fixateurs de l’omoplate, de l’infra-épineux et du deltoïde complèteront le traitement par Ondes de Chocs Radiales par leur action décontracturante.
Le traitement kinésithérapique du syndrome de trapèze supérieur comprend classiquement :
La douleur est un signe qu’il ne faut pas négliger. Si cette dernière est prononcée et/ou perdure trop longtemps, il est conseillé de consulter un médecin.
Auteur : Thierry Allaire, Kinésithérapeute du sport. Consultant Chattanooga/Enovis pour les ondes de choc.
Sources / Illustrations : Thierry Allaire – Chattanooga/Enovis
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